Il est l'heure
j'allume une cigarette
et hume les steppes de l'écritures hurlante
dehors
des hyènes de pluie fine
au fond du ciel
une gerbe de soleil couchant
sous la dictée
les machines impriment
dactylotent
transposent les lumières
derrière les vitres
des milliers de volcans d'yeux
vivants éteints
les rues se lardent de cicatrices ambulantes
et
dans le sonore fond
on entend les sirènes de trains blindés sans fin
on parle pour nous
dans l'haleine des médias
dans l'Image versatile qui nous dégueule
nous inondant du meurtre quotidien
du flot démesuré
alors
fort de ma sensibilité d'homme tout le monde
ainsi que réceptif
en toutes choses
en toutes agressions
en toutes déchirures
je formule
j'invoque
je propose
ce qui me reste
je traverse la ville
et la violence de son chant
agressif à l'échappement
chant neutre
qui givre l'apparence de la rue
chant amétiste du bar de nuit
chant des contrastes
et la sonde du fric en poche qui percute la vie
la ville est un chant noir
un chant mural
magnifique sourdine
qui s'arme dans ma poitrine
et pourtant
avançant parmi les crassiers de chair
les êtres en pullules dans la rue
il était parti
avec cette idée derrière la nuque
"rencontrer et aimer"
Entre deux journeaux
de grandes enjambées
à tirage illimité
sur la tête des populations
des voix d'hommes
parlent football football
et leur femme les haïssent quelquefois
pour aller du vert de ma toile
au bleu de non travail
j'emprunte la rue noire
et ce matin
un rouge gorge en complet gris
est allongé sur la chaussée
on dit que c'est un bas de femme
qui lui a fait le cou
la rue est circulaire de poison
sur l'atoll noir
d'hommes en joues creuses
jusqu'aux hommes OS
jusqu'aux bedonnants joufflus
la rue est circulaire d'hommes
les flics arbitraires
les vieilles femmes du jour le jour
les gros lards et les petits d'hommes
jusqu'aux chiens savants
traînant leur savate et leur tuteur
ce que la vie a fait des hommes
peaux d'écaillea
têtes pommeaux astre
pas balsable
loin d'une pratique quotidienne
de leur sexe poisson chat
visages craquelés par le travail
par l'éclatement du nerf
visages médias brisés par les grandes bouffes
mutants cancéreux
visages tirés par l'alcool
la fatigue
ventres gonflés
ce que la grande machinerie a fait des hommes
je m'étale au pieu
après quolibets cigarettes
invocations et vanités
amer danseur et voyageur de fortune
sur le trans-quotidlen
j'ai chevauché d'interminables comptoirs
dans le fémur des draps
me reste
le souvenir d'une profonde solitude
c'est toute ma mémoire
toute ma nuit
que je rencontre en pleine rue
au croisement des regards
la voix se déforme
ma poitrine halète d'un enfant sourd
je tente de m'assurer
an visage passable
une gueule de métro au minimum
au bistrot
comme je voudrais lui dire
d'ailleurs qu'est-ce que je dirais?
ma cigarette s'affirme en un tic-tac
affreux sur le cendrier
au matin bouffi
l'ampleur électrique te déconnecte du sommeil
dans la lumière branlante du néon
tu émigres du nu au pantalon
du givre de la nuit
à quelque chose de construit
et
de bien présenté sous le jour nouveau
un peu monotone
dans ta tête se balance l'horaire et son écho
l'horaire et son écho
pantin
je ne suis que pantin
je givre d'heures en heures
sur mon lieu de travail
les relations dans l'entreprise sont bonnes
-sans plus-
Inhumalnes peut-être
je ne suis qu'un tronc
je ne suis qu/une présence
un discours osseux
sans éclat
Il est midi
j'arrache les murs en sourdine
je cours au retour des camarades
je suis sur la blankfurt avenue
de la ville de Mulhouse France
devant un verre de bière brune
bien allemande
face à ma plume synthétique
un bout de papier s'emmerde
dans sa virginité
et dans la cicatrice dé ce type
au doigt fraîchement coupé
il y a mille souvenirs
de naissance et
de billard feutré
fin de la semaine
j'emprunte le tronc commun du samedi soir
une salla de spectacle
doucement pressurisée conditionnée
fauteuils salubres de moleskine
où remplacer un cul par un autre cul
à son tour remplacé
voyants lumineux sortie
ne pas gêner son voisin
par des manifestations intempestives
été de la cité
une grande fête
et la sueur se chiffre sur les murs
un bonheur
oiseau à la pointe
surgit des épaves du stress
puis oscille
entre joie et marasme
seul parmi la foule
j'hérite de visages en plein coeur
je fume nolres sur noires
crosses sur crosses
nerveux
jusqu'à la bière
j'ai hâte de corps et de voix
mais je me tais parmi la foule
comme le reptile rampant sur la nuit
tantôt me haïssant de l'intérieur
tantôt ouvert
une ampoule sur le ventre
dans la rue translucide
réverbère aux êtres et aux rencontres
aussi errance
néant et fièvre noire
au bar
sur la place
où je respire la crinière des uns
le silence des autres
je dis
organiste de mon cri
combien il est facile d'atteindre
la plus haute des solitudes
Dans une solitude
que la foule ou l'uniforme ne sécurisent pas
une angoisse de fond adhère à la vie
peu à peu
l'immonde page des faits divers
porte la vague à hauteur de bouche
féconde le son des voix
en un grincement violent d'ongles sur la pierre
on ne se déplace plus qu'à certaines heuree
un couteau au fond de le gorge
ou on se terre
la probabilité d'une rencontre heureuse
au kilomètre carré
diminue
passager de la rue
Il traverse
et découpe l'artère
sectaire aux murs et non aux êtres
il lance l'appel d'un verbe qui croasse
là où la femme n'a d'enfant
que chien de sève
il glisse un air de révolte
le chant des dissonances
au parcours des défigurés où
les yeux s'évitent
au torrent de la rue où
les corps sont toxiques
il réinvente la pureté
du regard
sans fard ni arme
puis d'une seule main
guérit.l'irradieux
plus tard
épuisé
sous l'oeil des reportera
Il s'immole
et meurt brûlé par la mer
aimant publique
palace
un pignon de voix
il est d'une grande solitude
et son histoire est caduque
histoire d'une
de deux
de tant de jetée
d'êtres concassés
il est issu d'un déluge
nocturne et périodique
qui lui passe sur le corps
l'arrache à cette porcelaine froide
qui sied en nous
il se réveille au solr tendre
sur une plage élaguée ouverte
des oiseaux au fond des yeux
lea os retournés jusqu'à la moëlle
à vif il résonne
l'émergence d'un commun appel
amarre à sa page
arcades et laminoirs
le voilà actif/opérationnel
de retour sur sa carte
il rêve à quelques grands destins
qu'il ne vivra pas
de grands destins
qui s'étranglent sur sa colonne
quand il tire la chasse d'aventure
je suis d'une fresque et d'une seule
celle artérielle et
propre da moi-mêrne
là où en compassion
en tension
en succion
ou sans caution
je cerne toute l'image du monde
toute ma vision
des présences pipes lines t'entraînent
de pierres en sinus
des formes en incombent
au respect
à la résignation
et tu voudrais te bien côter à l'azur
prendre les ailes
mais le néon vlbratile
étend la pâleur de ses cils
1977