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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 16:54

Je cherche dans l'abondance californienne, terre de gloire des entreprises, un signe distinctif de cet Eldorado. Une différence infime qui permettrait de reconnaître un Californien heureux. Je ne vois rien. L'impression de croiser les mêmes gens qu'en Europe, des enfants comme ailleurs. La Silicon Valley est une vaste étendue, traversée d'avenues toutes droites et colorées de multiples enseignes.

Dans les bois sont cachées ces entreprises aux doigts d'or qui font sa réputation. La montagne au loin dans la brume laisse apparaître ses flancs. Vera à Alain : " À Ipanema au Brésil, là-bas tu trouveras une femme..."

J'apprends qu'en Californie, jamais on ne se baigne car l'eau est trop froide. J'apprends que les communications des téléphones portables sont très chères comme le reste. Que la basket est un mythe car ici on est assez bien habillé lorsqu'on se rend au travail. J'apprends que le salaire horaire est de 6$ que les impôts sont de 35 % que les Américains n'aiment pas la technique et se réservent des postes de management. L'essence a doublé ces dernières années et je vois que même les blacks ont le ventre rond. Vera : "j'aimerais avoir un bateau au port juste pour la frime... pour que les gens le sachent. Ne l'utilisez qu'une fois par an. Je rêve de Big-Sur qui est à 2 h au sud. Effet d'inertie de groupe, nous n'irons pas sur ces falaises de légende où s'épanche le Pacifique ;

Le restaurant fait face à la baie de Monterey. Sur la plage, on aperçoit de grosses mouettes, des loutres virevoltant entre algues et vagues, des surfeurs à l'essai. Vera demande où va l'eau des marées. "Elle va sur la lune hormis les jours d'éclipsé." lui répond-on. Pendant ce temps sur la plage, un plongeur aux jambes fortes et puissantes, harnaché d'une énorme bouteille s'apprête au bord de l'eau. Mais de profil son ventre arrondi est aussi large que sa taille. Bande dessinée vivante. Les plongeurs descendent à reculons dans les eaux en se tenant la main. En face de Monterey, il existe une faille, que dis-je un canyon de 3000 miles de profondeur. Vera: " Il faut aller à Hollywood...6 h de route.

Sur le port du vieux Monterey, on entend le cri des otaries. Cela ressemble à des aboiements. Une otarie tente de se hisser au-dessus de l'eau pour atteindre une rampe du ponton baignée de soleil. Les pélicans sont les canards de la Californie. Malgré leurs airs patauds ils planent à quelques centimètres au-dessus de l'eau.

Un orchestre bolivien émet une flûte dans la ruelle des souvenirs. Les baraquements de pêche sont montés sur pilotis. Dans une vitrine, une machine au bras articulé manipule un marsh-mallow sans jamais s'arrêter.

Un Bris à bac dans les boutiques, des enjoliveurs d'interrupteur, des colliers de perles et des requins en plastique, des chaussettes et des teeshirts.

À Monterey en 1879, Robert Louis Stevenson imaginait File au trésor. Steinbeck s'inspira largement de la vie à Monterey. Des pêcheurs aux traits burinés racommodent d'immenses filets près du parking. Retour

une dune affiche " We miss U2 ".

À Santa Cruz sur la jetée en cul-de-sac où les touristes vont et viennent, les commerçants ont le culte du poulpe. Des géants pendus au plafond, des miniatures en plastique. Les nuits sont douces.

Dimanche 21 janvier- Visite de San Francisco.

Lever 7 h. Fatigué, j'abuse du petit déjeuner... Des fraises, des myrtilles comme des bigarreaux, une salade de melon. N'est-ce pas un crime que de détourner ainsi les lois des saisons ?

Nous filons ce dimanche matin sur Fryes, un gigantesque supermarché de l'électronique. PC, logiciels, prises électriques et toutes sortes de matériel... Nous demandons quelques renseignements mais les vendeurs se défilent tous un à un. Visiblement ils n'y connaissent rien et ne peuvent nous aider en aucune manière. Si tu as besoin de quelque chose... Débrouille-toi tout seul ! semblent-ils tous nous dire le regard impuissant... D'ailleurs n'est-ce pas un peu la devise du pays ?

Sur la route de San Francisco. Je règle ma vitesse grâce au tempomat sur les 65 mph officiels et nous nous laissons glisser dans le flot dominical. Le Bay Bridge offre ses arcades de ferraille grise sur plusieurs kilomètres... Deux niveaux pour le double sens. Une station vers Treasure Island où l'arc vient reprendre son élan avant de terminer sa course en pleine ville, au pied des gratte-ciel.

La ville de San Francisco est basse et n'impose pas l'ombre de ses buildings. On devine beaucoup de maisons et de petits immeubles tout en couleurs. Rose, vert, crème, San Francisco aime la couleur. Nous traversons rapidement la ville pour joindre le Golden Gâte qui rejoint les hauteurs au nord de la baie. Le Golden Gâte est rouge. Rouge. Peindre et repeindre encore. D'un bout à l'autre depuis sa construction en 33, il subit ce labeur sans jamais discontinuer. Un petit arrêt sur un point de vue nous laisse embrasser une grande partie de la baie. Alcatraz la solitaire. C'est Treasure Island imbriqué dans le pont que j'avais confondu avec celle-ci dans la nuit merveilleuse où l'avion avait fait le tour de la baie. De petits cabotins voguent à nos pieds. Ce point de vue est un rendez-vous dominical pour les familles « franciscaines ». Thierry désire nous faire partager ses impressions de Sausalito. Je laisse sur la gauche la route de la Napa Valley avec quelques regrets pour descendre dans le village résidentiel de Sausalito. Un riche lieu de villégiature donnant sur la baie. Les maisons sont construites sur les hauteurs pour dominer la baie. Par une pente de 25 %, nous montons droits nous perdre dans les ruelles d'aspect méditerranéennes. Des maisons en bois s'enchevêtrent au milieu des arbres au large tronc. Parmi cette végétation luxuriante, on devine à chaque détour l'aspiration de ces toits à s'élever. On a monté des terrasses sur pilotis pour accrocher au loin un morceau de vue sur la baie. Toute l'architecture, rendue légère grâce au bois traduit cet acharnement à atteindre les hauteurs, à obtenir un angle de vue unique sur la mythique baie. La Californie, même au cœur de cet hiver respire un brin de douceur et d'été. Le temps est brumeux mais il fait chaud... Redescendus en bas, sur l'artère centrale et commerçante qui longe la mer, je goûte un milk-shake, un vrai.

Plein de mousse et frémissant dans son volume. Ma chère et douce Clo, lorsque je parcoure ses rues, je t'imagine avec moi. Sausalito où se mêlent ces verts jardins, ses petites maisons simples au milieu de la végétation luxuriante t'auraient ravi. Tu y serais encore à parcourir ses rues intrépides...

Retournons à San Francisco. Nous arpentons quelques-unes de ses ruelles raides à toucher le ciel. San Francisco est une ville un tant soit peu loufoque. Il n'y a rien de carré dans l'assemblage des bâtiments. La régularité n'existe pas. Et pourtant. La découpe des avenues s'est voulue taillée au cordeau. Celles-ci ont dû être imaginées sur un bout de papier avant d'être construites par un bâtisseur qui voyait délibérément le monde à plat. Les virages n'existent pas. On a tracé des rues droites et des perpendiculaires dans les collines. Sans la moindre nuance. Sans chercher à s'adapter au relief. Droit devant. Résultat : l'architecture est, elle, toute d'irrégularité. J'imagine la maison moyenne basse de plafond sur les hauteurs et sur le bas de plusieurs étages. Et puis devant ses avenues creusées comme des sillons, on a fait la balance. Beaucoup de rondeurs. Quand la rondeur est difficile on l'imite par de petits hexagones qui forment une avancée sur la rue. On s'est vengé ainsi des tracés au forceps sur les collines. Il n'y a pas de maison carrée. Et quand elles le sont, c'est un assemblage de cubes de taille variée. Les gratte-ciel eux-mêmes ne sont pas taillés au carré. Le plus connu de San Francisco est une pyramide, très longue et étroite, presque parfaite. Le plus étrange dans cette ville c'est l'effet kaléidoscopique de son relief. Difficile de repérer la forme des collines sous le découpage des avenues. Les montées et les descentes sont les multiples facettes du kaléidoscope géant de San Francisco. Lorsque l'on croit avoir fini de descendre. Encore. Ici, au détour d'une rue, alors que tout invite à la descente, une montée surgit pour grimper une nouvelle colline. La mer est le seul repère face au relief. Les rues offrent des ondulations. Le roulis de la voiture, traversant la ville, épouse grâce à ses amortisseurs, les ondoiements. Au volant, la ville balance. Par moments les policiers semblent en jouer. Avant d'arriver sur les replats, ils actionnent leurs sirènes. Privilège de la maréchaussée ou frime gratuite de l'uniforme ? Nul ne sait, ils passent avec leur voiture insolente de ses multiples feux.

Nous garons la voiture dans un parking. La voiture penche dans la place étroite qui lui est dévolue. La porte m'échappe des mains et par malchance la voiture ne s'ouvre plus. Verrouillée avec la clef à l'intérieur ! Je suis très gêné face à mes compagnons. Alain m'avouera que cet accident se produit fréquemment avec cette voiture (il a la même). Nous débarquons en plein dimanche chez un serrurier au cœur de Chinatown. « 55 $ pour vous l'ouvrir ». Je ne réponds pas... « 50 $ ». J'accepte. On se croirait dans un film américain.

En 10 minutes l'affaire est terminée et nous déambulons dans Chinatown. En pleine fête du nouvel an chinois ! J'imagine que tu marches à mes côtés, jeune fille amoureuse de ces quartiers. C'est la grande foule qui fait ses emplettes. Poissons frétillants dans des bacs, crapauds agonisants, étalage de fruits abondants. Montréal n'est pas si loin. J'achète un kilogramme de pommes Fuji qui ressemblent furieusement à celle qu'une ondine m'avait ramenée de Hong Kong. Une parade de masques de serpents défile dans la rue accompagnée de percussions. Ici, un violon chinois, une espèce de marteaux renversés, un fil qui va de la masse au haut du manche. L'objet couine avec harmonie. Pour remonter dans les ruelles, nous prenons le cab. Un tramway authentique

tiré par câble, aux armatures de bois. Difficile à entretenir, ce moyen de transport est néanmoins conservé pour son pittoresque. Souvent les passagers débordent du wagon et sont à l'extérieur sur les marchepieds. Nous descendons du cab au sommet de lombard Street. Le point de vue est ici stratégique. On devine droit devant, l'île d'Alcatraz, la Coit tower (eh oui) à 90 degrés dans l'axe de la Lombard street. Comble du pittoresque, cette rue dédiée en partie aux voitures est la seule à serpenter entre les maisons. La descente y est très raide. Un vrai plaisir pour les voitures qui se pressent sur le replat de départ. Nous continuons à déambuler... San Francisco ne semble pas un eldorado. Au moins n'est-elle pas hypocrite dans ses apparences? Il ne semble pas y avoir des quartiers particulièrement rutilants. Ici les pauvres et les autres se mélangent constamment. Ainsi nous décidons d'aller boire un verre au Marriott, le gratte-ciel le plus baroque de San Francisco offre un bar aux trente-neuvièmes niveaux. L'endroit est sous une bulle de verre. Le verre à la main, dans des fauteuils feutrés on plonge le regard dans les scintillements de la ville. 18 heures. La nuit est tombée. Côté gratte-ciel une espèce de doux vertige s'empare de vous devant la poignée de buildings qui semblent si près, derrière la vitre. De l'autre côté, moins couru, les maisons plates où la lumière semble se diluer dans la brume. La rue qui mène à cet hôtel de luxe est sombre et particulièrement glauque en cette fin d'après-midi. Une poignée de sans-abri s'apprête auprès de matelas et couvertures... San Francisco tire les rideaux !

2000

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 15:46

DessinJubill1.png

VTT magazine

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 15:16

 

Le 15 janvier, Alcimor Bulceate était arrêté en pleine rue à la suite du dépôt d'une plainte contre lui par une militante de l'ordre des femmes.' Motif : Phallocratie affichée sur la voix publique, atteinte à la dignité de la femme. Il risquait 2 à 3 ans de prison.... L'accusé était âgé de 30 ans, bien bâti, le cheveu en désordre, de grands yeux océans sur un visage de petit poupon. Son personnage tranchait avec l'idée que l'on pouvait se faire d'un homme de sa sorte.
—"Alcimor Dulceste, vous êtes accusé sous plainte d'Aldénide Lupanaire d'avoir le 14 janvier dernier porté violemment 1a main sur elle et ensuite dans un délire misogyne de l'avoir insulté des noms suivants : "  Va te faire baiser par un mastard, grande pute froide ". Alcimor Bulceste, niez-vous les faits ? "
-" Ils sont la pure vérité, madame la présidente".
Brouhahas dans la salle....-" Quelles sont les raisons qui vous ont poussée' à vous comporter de la sorte ?
-"J'ai éclaté, c'est tout! Madame la présidente...
Là, sous le coup de 1'émotion, l'accusé reste impénétrable, refusant de poursuivre plus avant. Rapport du psychologue Varatorien Balgrataire : -" L'accusé est vierge ( Rires dans la salle) à ce qu'il affirme' c'est sans doute vrai car les quelques rares femmes qu'il a approchées dans sa vie ont nié avoir accompli l'acte sexuel avec lui. L'accusé n'est pas homosexuel ( bien qu'il affirme combien il désirerait l'être). De plus il a des relations amicales et fréquentes avec des jeunes filles entre 10 et 12 ans. D'autre part, il semble tout à fait équilibré au premier abord et d'une intelligence supérieure à la moyenne. Mais attention.il ne faut pas sa méprendre car il porte une haine farouche envers les femmes. Cette haine est d'autant plus puissante et dévastatrice qu'elle s'exprime de différentes manières : Soit des sautes d'humeurs imprévisibles, soit un parler calme et d'allure réfléchie accompagnée d'un sourire moqueur qui montre combien il prend les femmes pour des êtres inférieurs, plats et sans consistance. L'accusé a du charme, il le sait et l'utilise souvent pour engager la conversation avec des femmes. La plupart des personnes interrogées maintiennent un excellent souvenir soit de leurs rencontres fortuites, soit de leur amitié avec Alcimor Dulceste mais les quelques-unes qui ont désiré à un instant donné établir avec lui des relations privilégiées l'ont perdu brusquement et à tout jamais. Alcimor Dulceste s'est toujours enfui au dernier moment, telle une moitié de Dom Juan, se contentant de quelques regards et gestes à l'eau de rose, sans aucune proportion avec les déclarations d'amour qui lui étaient faites ; refusant par là même d'accomplir les devoirs amoureux nécessaires à l'équilibre harmonieux de toute personne normalement constituée."
-"  Mademoiselle Aldénide Lupanaire s'il vous plaît " Aldénide Lupanaire entra. Elle était jeune et belle, elle avait l'allure d'une femme libre capable de tenir tête à plusieurs amants sans se compromettre'
-" mademoiselle Lupanaire, quelle est votre version des faits ?
-" Eh bien... J'ai rencontré Alcimor Dulceste par hasard chez une amie, le 10 janvier. Nous avons rapidement sympathisé et nous avons notamment beaucoup parlé de la place de la femme dans notre société et il a semblé que nous étions tout à fait d'accord sur le sujet. D'autre part, au fur et à mesure que notre discussion allait de l'avant, je l'avoue, je tombais sous le charme hypocrite de ce personnage. Bref, le soir même il se trouvait dans ma chambre continuant à m'enjôler avec ce que je nommerais aujourd'hui de belles paroles.
Au petit matin, je dois l'avouer, madame la présidente, je brûlais de désir. Nous nous embrassions mais il restait toujours habillé. J'en étais à me demander s'il n'était pas impuissant ! Rires dans la salle.
Il accepta finalement de le faire avec une légère réticence m'a-t-il semblé. Puis tout à coup un peu plus tard, me laissant tomber comme un vulgaire ballon de football, il dit " Non ! je n'ai pas envie ! Pas comme cela, tu ne sais pas faire l'amour ! Je dois dire Madame la Présidente que c'était la première fois que pareille aventure m'arrivait. "  Rassurez-vous, Madame, à notre connaissance, vous êtes la seule personne avec qui Alcimor Dulceste est allé aussi loin dans la diffamation ?
" Il se rhabilla rapidement et sortit en claquant la porte. Ne pouvant accepter une pareille attitude sans explications, je fis de même et le rattrapais sur la place du marché, l'invectivant sans mauvaises manières sur les raisons de sa conduite. C'est là, Madame, qu'il se mit à crier haut et fort les mots que vous savez, tout en me repoussant brutalement avec un mépris inqualifiable. Voilà, Madame, toute la vérité sur cette aventure avec ce personnage ingrat, hypocrite et sans scrupules.
" Accusé, avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ?
-" Je veux faire de l'amour, madame la présidente, pas de la mécanique. "
-"Alice,voua avez II ans.Vous affirmez avoir eu des relations avec Alcimor Dulceste pendant 6 mois l'année dernière."
-"Oui... Madame"
-" Racontez nous un peu comment cela se passait lorsque vous étiez avec l'accusé ".
-" Il était très gentil, Madame..."
-" N'a-t-il jamais usé de violences envers vous ? "
-" Ch non, il me racontait des histoires.
-" Vous parlait-il des femmes ?
-" Oui souvent, mais je ne comprenais pas toujours ce qu'il disait. Il me répétait toujours cette phrase du poète « Le corps de la femme est sacré, 1e corps de l'homme est sacré.» Et quand nous ne parlions pas, il m'embrassait. Une fois, il m'a embrassé plus de trois heures dans le cou, une autre fois au moins 5 heures sur les bras et le ventre... Rires dans la salle... était-ce rigolo ?
-" Pourquoi êtes-vous vous quitter ? "
-" C'est lui, madame qui m'a quitté....Les copines se moquaient de moi et me disaient " Aller, pourquoi tu le fais pas....TU as peur ? "
Alors je lui ai demandé. Il m'a souri, m'a embrassé puis il m'a dit adieu et je ne l'ai plus revu....Et la cour rendit son verdict.
-" Alcimor Dulceste, vous êtes reconnu coupable des faits dont vous êtes accusés. Néanmoins, grâce à l'indulgence des jurés, vous êtes condamné à 1000 Pr. de dommages et intérêts envers mademoiselle Aldénide Lupanaire. Celle-ci dont le désintérêt et le dévouement à sa cause sont ici soulignés accepte que cet argent soit versé au profit de l'organisation de l'ordre des femmes. " La nuit même du procès, Alcimor Dulceste s'émascula avec un couteau de cuisine. Il envoya ses horribles flatulences par paquet-poste à Aldénide Lupanaire et mourut de l'hémorragie qu'il avait lui-même provoquée. Plus tard l'éminent sociologue Bartuche Larvaire écrira : " C'était un doux rêveur, une espèce de dévot de l'amour voire un illuminé, habité d'un zeste de perversité à force de refouler ses désirs ; Il n'avait pas digéré la grande libéralisation des mœurs de ces dernières décennies.

1983

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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 10:53

Expo photo avec les sous titres: Naissance du geste, mouvements fleurs de l'instant, les chevaux du lac, l'homme qui marche, la faune en mouvement, va et vient urbain, quand l'âme danse...

 

Le photographe qui a pour ambition de capter le mouvement est comme un papillon qui voletterait autour d’une flamme, comme un cycliste parrainé par le mythe d’Icare qui arpenterait une falaise pour lui chercher un col. Ce n’est pas de sa faute au photographe. À vouloir approcher le mouvement par le figement, à vouloir défier le principe d’incertitude de la nature, le photographe tente de capter « la vitesse de dieu en plein vol »*. Le comble, le scandale c’est qu’il y arrive. Ou qu’il feint de nous faire croire qu’il arrive à ses fins. Comment cela est-il possible ?

 

Primo, son intention. Son geste gratuit est un pied-de-nez au sens commun. Il a en cela déjà gagné les premières faveurs de notre regard.

 

Secondo, le mouvement a ceci de mystérieux qu’il est associé à toute turbulence. Le mouvement turbulent est incontrôlable par essence. Dans ce mouvement aléatoire,  il y a parfois une part d’apaisement. C’est cette aire de repos sur l’autoroute de la turbulence que le photographe réussit à prendre dans l’écheveau de ses filets. 

 

Concluso, Oui. Le photographe médite sur le trop-plein d’images qui vont et viennent. Il est un bonze qui marche. Ce n’est pas de sa faute au photographe, il cherche le déclic en écoutant son diaphragme et quand il le trouve, nous livre sa rosée de la turbulence : la fleur de l’instant.

 

Aphorisme

Le mouvement ment. La vie existe.  La faute à qui ? La photographie.

 

*: Jankélévitch

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  • : L'Emporte-Texte
  • : Ce blog animé par Christophe Tournier, auteur du manuel d'impro, est consacré à la poésie écrite à l'emporte-pièce, à l'écriture improvisée, au miracle de la langue sur le bout de la langue, à l'amour des mots... Il s'intéresse au processus d'écriture et de création, aux mots scandés. L'improvisation est son credo. Il se veut laboratoire d'oralité pour son auteur et atelier d'écriture. Exercices de scansion et de déclamation, premiers jets, polissages et écriture classique.
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