Expo photo avec les sous titres: Naissance du geste, mouvements fleurs de l'instant, les chevaux du lac, l'homme qui marche, la faune en mouvement, va et vient urbain, quand l'âme danse...
Le photographe qui a pour ambition de capter le mouvement est comme un papillon qui voletterait autour d’une flamme, comme un cycliste parrainé par le mythe d’Icare qui arpenterait une falaise pour lui chercher un col. Ce n’est pas de sa faute au photographe. À vouloir approcher le mouvement par le figement, à vouloir défier le principe d’incertitude de la nature, le photographe tente de capter « la vitesse de dieu en plein vol »*. Le comble, le scandale c’est qu’il y arrive. Ou qu’il feint de nous faire croire qu’il arrive à ses fins. Comment cela est-il possible ?
Primo, son intention. Son geste gratuit est un pied-de-nez au sens commun. Il a en cela déjà gagné les premières faveurs de notre regard.
Secondo, le mouvement a ceci de mystérieux qu’il est associé à toute turbulence. Le mouvement turbulent est incontrôlable par essence. Dans ce mouvement aléatoire, il y a parfois une part d’apaisement. C’est cette aire de repos sur l’autoroute de la turbulence que le photographe réussit à prendre dans l’écheveau de ses filets.
Concluso, Oui. Le photographe médite sur le trop-plein d’images qui vont et viennent. Il est un bonze qui marche. Ce n’est pas de sa faute au photographe, il cherche le déclic en écoutant son diaphragme et quand il le trouve, nous livre sa rosée de la turbulence : la fleur de l’instant.
Aphorisme
Le mouvement ment. La vie existe. La faute à qui ? La photographie.
*: Jankélévitch